Bonne nuit, Madame Mimi Touré

Article : Bonne nuit, Madame Mimi Touré
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28 octobre 2013

Bonne nuit, Madame Mimi Touré

Crédit photo : senenews.com
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Madame Aminata Touré alias « Mimi », demain, que dis-je, aujourd’hui, vous allez passer votre grand oral. Votre déclaration de politique générale. Savez-vous que ce sera la huitième en treize ans. Sept avant vous, dont six sous Wade, s’y sont déjà essayé, avec brio pour certains. J’ai écouté Monsieur Abdoul  Mbaye ; c’était aux temps de l’espoir et ce monsieur, charismatique, nous fascinait et nous intriguait. Savez-vous que, quoi que vous dirais, je ne vous écouterais pas. Je serais quelque part en train de dormir. Mais d’autres vous écouteront, vous acclameront et vous croiront ou alors auront de l’espoir. Libre à eux, c’est leur droit. Toutes les caméras de la chaîne de télévision servile seront braquées sur vous : ils promettent déjà d’y être à l’aube. Libre à eux, c’est leur boulot. Mais moi, un jeune désœuvré  parmi les millions de jeunes désœuvrés  de ce pays, qui attend encore, en octobre, les résultats de ma première session d’examen, qui aurait du se dérouler en juin et qui n’a eu lieu qu’en… septembre, je ne vous écouterais pas. Libre à moi, c’est mon droit.

Un an déjà, et l’espoir placé en notre bedonnant président a diminué comme peau de chagrin. Quelques prédateurs de nos finances publiques sont certes en prison, mais on s’acharne tellement sur eux, et avec une telle maladresse et une telle volonté malsaine et manifeste de revanche que l’on se surprend à prendre fait et cause pour ces personnes. Et pourtant, l’affaire est si simple.

Madame, promettez-nous tout ce que vous voulez. Ne seront déçus que ceux qui les ont entendus. Mais pas moi. Allez à votre oral pour qu’enfin vos subalternes puissent goûter un repos mérité. Je suis sûr qu’ils sont, depuis votre nomination, sur le qui-vive et à pied d’œuvre, occupés à compulser, arranger, écrire, réécrire toutes les informations fournies par les services de tous les ministères. Allez et réussissez votre face à face  avec nos députés, les élus du peuple qui représentent si bien ce peuple, eux qui roulent carrosse et se paient indemnités sur indemnités. Je suis sûr qu’ils vous applaudiront, vous acclameront et seront fiers de leur premier ministre. Pas moi. Car vous ne serez que le huitième en treize ans. Et je n’aime pas le chiffre 8. Encore moins le chiffre 13. A bon entendeur, Salam, et ne me réveillez pas.

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